Création du cours Architectes et, sur la pratique du métier hors maîtrise d’œuvre, 2024

Création d’un cours optionnel intitulé « Hybridation culturelle » de mars à mai 2024 auprès des étudiantes et étudiants de master 1 et 2 de l’École d’Architecture et de Paysage de Bordeaux où il s’agissait d’explorer les métiers hors maîtrise d’œuvre auxquels leurs études peuvent conduire, parfois par glissements successifs. Les séances ont alterné entre visites, rencontres et entretiens menées par les étudiantes et les étudiants qui ont interrogé une ou un diplômé d’école d’architecture dont la profession a glissé, à mesure de son parcours professionnel, vers une pratique hybride.

Le catalogue, monté à la façon d’un magazine, présente l’intégralité de ces entretiens. On peut y lire un artisan, deux illustrateurs, un expert judiciaire, une photographe, une céramiste, un réalisateur, une artiste-peinte, une décoratrice de cinéma, une graphiste, un designer, une paysagiste, une danseuse, chorégraphe et chanteuse, une bijoutière, une créatrice de mode, des enseignants, une formatrice en terre crue, un aménageur de van, une accompagnatrice à l’auto-construction et des chercheurs en cabanes.

Les entretiens montrent l’appétence des étudiantes et des étudiants d’aujourd’hui pour deux domaines : artistique et artisanal, se détachant sur la toile de fond du dérèglement climatique et des incertitudes qui s’ancrent dans leurs vies (écologiques, économiques, sociales, parfois existentielles). Les interviewés leur répondent avec franchise. Oser faire autre chose que ce à quoi l’on s’est consacré(e) corps et âme pendant plusieurs années d’études, voire de pratique professionnelle, n’est pas facile. On sent dans leurs lignes un mélange fougueux entre la peur et l’appel du large, et la nécessité de prendre le temps pour trouver sa place. Leurs nouvelles pratiques sont empreintes d’architecture, par les compétences et les connaissances qu’elles et ils exploitent toujours, par le domaine qu’elles et ils n’ont, pour la plupart, pas totalement quitté. Parce que pour toutes et tous, le sujet central demeure : l’espace et la place de l’humain dans celui-ci.

L’accrochage présenté du 23 au 29 mai dans la nef du 308 Maison de l’Architecture en Nouvelle-Aquitaine – son contenu comme sa mise en forme, sont des propositions libres de leur part – de façon à présenter les pratiques de leurs interviewés, leur hétérogénéité comme leur richesse. Il part d’une série de 24 couvertures qui présentent l’ensemble des rencontres réalisées, avant de développer de façon sensible et personnelle, une mise en scène de travaux. La liste des « architectes & » reste ainsi ouverte et incomplète, et c’est ce qui en fait la qualité et la valeur, celle de la liberté de l’architecte.

La soirée de vernissage a permis de lancer une discussion autour d’un feu de camp fictif entre les étudiants et l’Ordre des Architectes de Nouvelle-Aquitaine sur le port du titre, retransmise en direct sur mezzanine.archi. Avec les contributions de Marion Allam, Lou Mai Baudet, Alice Biarne, Emma Caradec, Lucie Collombo, Marie Dagorret, Éléa Datin, Jade Gardie, Élias Iguer, Cynthia Lamarre-Bourret, Chloé Monnot, Louka Peralta, Dai Pham, Éloïse Redon, Anouchka Sagaert, Tristan Turgné, Océane Vigier et Alyssa Vila ; en dialogue avec Franck Kaftan, Lila Derridj, Andrea Ho Posani, Sophie Guichard, Alexia Artagnan, Lauran Coornaert, Félix Roudier-Canler, Iris Roux-Pagès, Camille Chevalier, Agnès Clotis, Marine Billet, Cécile Gray, Cyril Chabaud, Jérémie Koempgen, Raphaël Guillemette, Gauthier Delvert, Laurence Auréjac, Lucas Bacle, Brann Le Garrec et Martin Étienne. Et la complicité de Marlène Prost, Adrien Maillard, Andrine Iratçabal, Sara Meunier et les équipes d’arc en rêve, Mélanie Darroman, Fanny Gerbeaud, le collectif Cancan, Vincent Arné, Virigine Gravière, Lucile Bories, Boris Delafoulhouze, David Vernet, Nicolas Merlo et Alice Platriez.